Rénovation urbaine de Royan
+- Programme Projet de renouvellement urbain
- Lieu Royan 17200, France
- Maîtrise d'ouvrage Ville de Royan
- Maîtrise d'oeuvre FMAU (mandataire), GRAU (associé) Après la pluie (BE paysage), Arcadis (BE VRD et environnement), Géraud Périole (Concepteur Lumière)
- Dates 2011
- Surface 19 ha
- Coût 22 000 000 € HT
- Mission Plan d’urbanisme, stratégie urbaine, conception d’espaces publics
- Crédits FMAU & GRAU (3D)
- Publications « L’Architecture d’Aujourd’hui », nov-déc. 2012
- Responsable projet Frédéric Martinet
Comment continuer à renouveler une ville devenue nostalgique ?
Le centre ville de Royan est extra-ordinaire. Il est le résultat d’une multitude de faits culturels et urbains datant du XVIème siècle, XIXème siècle, de la seconde Guerre Mondiale, des années 50 et de l’histoire récente. Certaines couches historiques sont visibles dans la ville au travers de signes physiques comme l’architecture, l’espace public et le paysage. D’autres, qui ont été effacées, subsistent d’une façon invisible grâce à la mémoire collective des habitants. Tous ces événements qui ont produit le Royan d’aujourd’hui, sont une invitation à regarder plus largement l’histoire de la ville pour mieux comprendre son présent.
Nous avons sélectionné seize étapes de la transformation de la ville qui représentent seize conditions urbaines bien particulières. Cette lecture chronologique peut se lire comme la mutation d’un organisme vivant dans le temps selon des logiques successives diverses et contradictoires : la construction d’un territoire (Napoléon III), l’attraction balnéaire (1888), la destruction (bombardement de la ville 1945), la planification forte (plan Ferret), la tropicalisation (architecture brésilienne), la suburbanisation (développement du pavillonnaire, campings, tourisme de masse), l’altération du plan Ferret (destruction du casino et belvédère)…
Cet élargissement du point de vue, permet de regarder au delà de la ville des « années 50 » ou tout du moins d’en prendre une distance critique. Selon Bernardo Secchi « ce n’est pas la guerre qui a transformé la ville européenne, mais plutôt des comportements sociaux, le désir d’individualité…».
Il ne s’agit évidemment pas ici de relativiser la tragédie de la guerre ou l’ampleur de la reconstruction, mais plutôt de placer les faits urbains qui en résultent dans un temps plus long et étiré. Ainsi, les macro-événements de rupture (la destruction, le plan de Ferret) ont été accompagnés par une multitude de transformations plus lentes et étirées dans le temps et dans l’espace. Cela montre que les mutations les plus profondes de la ville ne sont pas forcément les plus visibles. De toute évidence le plan de Ferret des années 50 est aujourd’hui devenu hybride et altéré, entre autres par la destruction du belvédère et l’omniprésence de la voiture et des volets en plastique. Il traduit des réussites, des échecs, mais aussi de nouvelles situations plus hybrides et inattendues que nous sommes en mesure de comprendre et à l’intérieur desquelles nous pouvons agir.
D’autre part, tout le monde s’accorde sur l’importance de préserver l’architecture des années 50. Pour autant, cette préservation ne doit pas empêcher le développement de la ville ; bien au contraire, elle doit en être le moteur. L’enseignement que nous tirons de cette courte recherche sur l’histoire de la ville montre qu’il est aujourd’hui nécessaire de combiner une logique de préservation architecturale par la mise en valeur du patrimoine et une logique de fabrication de la ville sur la ville. Ces deux logiques sont parfois contradictoires, mais peuvent aussi devenir complémentaires si l’on considère Royan comme une ville multi-couches, c’est à dire une ville dont le potentiel réside dans son passé mais aussi dans sa capacité à évoluer. L’attribution du label « Art et histoire » est un pas important dans ce processus de transformation.
Dans un tel contexte, quelle vision pour Royan 2020 ?
- Programme Urban renewal project
- Location Royan 17200, France
- Client City of Royan
- Team FMAU (main architect), GRAU (associate architect) Après la pluie (landscape design), Arcadis (environmental engineering, roads and utilities), Géraud Périole (lighting design)
- Size 19 hectares
- Cost 22 000 000 € excl. Taxes
- Mission Urban planning, urban strategy, public space design
- Credits FMAU & GRAU (3D)
- Publication « L’Architecture d’Aujourd’hui », nov-dec. 2012
- Project manager Frédéric Martinet
How to continue revitalizing a nostalgic town?
The city center of Royan is extraordinary. It is the result of a multitude of cultural and urban events dating back to the 16th century, 19th century, World War II, the 1950s, and recent history. Some historical layers are visible in the city through physical signs such as architecture, public space, and landscape. Others, which have been erased, still exist invisibly through the collective memory of the inhabitants. All these events that have shaped today’s Royan invite us to look more broadly at the city’s history to better understand its present.
We have selected sixteen stages of the city’s transformation that represent sixteen specific urban conditions. This chronological reading can be seen as the mutation of a living organism over time according to various and contradictory logics: the construction of a territory (Napoleon III), the seaside attraction (1888), destruction (the bombing of the city in 1945), strong planning (Ferret plan), tropicalization (Brazilian architecture), suburbanization (development of suburban housing, campgrounds, mass tourism), alteration of the Ferret plan (destruction of the casino and belvedere)…
This broadening of perspective allows us to look beyond the city of the « 1950s » or at least to critically distance ourselves from it. According to Bernardo Secchi, « it was not the war that transformed the European city, but rather social behaviors, the desire for individuality… ». It is not our intention here to relativize the tragedy of the war or the scale of reconstruction, but rather to place the resulting urban events in a longer and stretched time frame. Thus, macro-events of rupture (destruction, the Ferret plan) were accompanied by numerous transformations that were slower and more drawn out in time and space. This shows that the most profound mutations of the city are not necessarily the most visible. Obviously, the Ferret plan of the 1950s has now become hybrid and altered, among other things, by the destruction of the belvedere and the omnipresence of cars and plastic shutters. It reflects successes, failures, but also new, more hybrid and unexpected situations that we can understand and act upon.
On the other hand, everyone agrees on the importance of preserving the architecture of the 1950s. However, this preservation should not hinder the city’s development; on the contrary, it should be its driving force. The lesson we draw from this brief research on the city’s history shows that it is now necessary to combine a logic of architectural preservation through heritage enhancement and a logic of city-making on the city. These two logics are sometimes contradictory but can also become complementary if we consider Royan as a multi-layered city, that is, a city whose potential lies in its past but also in its ability to evolve. The awarding of the « Art and History » label is an important step in this transformation process.
In such a context, what is the vision for Royan 2020?